Contrepoint

C'est au cours de l'année du tigre que naît à Braine-l'alleud, pas si loin de la mer du Nord, celui qu'on appellera plus tard "le Contrepoint".

Tout petit, il rêvait d'arriver un jour à accomplir un marathon. Curieusement, il ne s'y entraîna qu'en pratiquant le kayak, le basketball, et les boulettes sauce tomate de sa grand-mère.

Un jour qu'il entrait dans l'adolescence, son ami Dhamer ramena dans leur cabane un pistolet dérobé à son père. Alors qu'il lui expliquait qu'il s'agissait d'un M1911, qu'il n'était pas chargé, que de toute façon, le safety lock était enclenché, Dhamer se tira par accident une balle dans la tête. Et un M1911, pour faire des trous dans la tête, ça fait le café.

Adieu le marathon donc, place à la tristesse, place à l'expression de cette tristesse, place au plan B !

Musicien ? Sa culture musicale se limitait à "La tendresse" de Bourvil, que son père écoutait un fois par an à l'anniversaire de la mort de mamie nona, noyée dans son bain.

Et la guitare en plastique made in Taïwan reçue à Walibi quelques années plus tôt sonnait comme si Wolverine jouait du piano avec ses griffes sur les dents du Hulk.

Wolverine ? Hugh Jackman ? Acteur ? Mais oui ! Il avait rit, tellement rit en regardant le remake américain du "Dîner de con" avec Vin Diesel.

Il réussit à rentrer au conservatoire royal de Mons, notamment en déclarant à l'examen d'entrée qu'il désirait lutter à travers l'art contre la montée de l'extrême droite - il s'était dit que ça passerait bien.

Durant ses études, il découvrit la franche camaraderie avec ses nouveaux amis Larry, Ursula et Antoine.

Ensemble, ils créèrent le collectif L.U.C.A., dont la devise est "Je serai toujours là pour moi".

Pas sûr que ça marche.