Point à la ligne

Justin Denver dit « Le prince des mots tordus », dit « Le Batman borain », dit « le point à la ligne » est né à Mons en 1990.

De son enfance, nous n'avons que peu de trace, quelques dents de lait sous un oreiller, un tricot rapiécé ou encore une vieille VHS d'un match de baseball mémorable d'une finale dont personne ne se souvient sauf Justin.

Adolescent, au moment ou s'éveille en lui le printemps, le jeune Denver rêve de voyage, de quitter les terrils pour voir le monde. Namur, Zagred, l'Egypte ou la grande et sauvage Amérique le fascine. Le manque de moyen l'empêche de prendre la route, qu'à cela ne tienne, il voyagera par un autre biais, la lecture ! Ce cheval fou, boulimique de volume assèche de ses ouvrages les bibliothèques de la région et à bientôt 20 ans il n'a plus aucun écrit à se mettre sous la dent. Une plume, du papier et Justin s'invente de nouvelles histoires qu'il publiera (nous y reviendrons plus tard).

20 ans, l'âge du choix des études qui aboutiront à une carrière dans le métier de son choix. Le master en romantologie à finalité scripturale n'ayant pas encore ouvert ses portes à la célèbre université de Lausanne, il pousse la porte d'une ancienne caserne de sa ville natale ou se rencontrent et vivent de joyeux et besogneux étudiants en art dramatique. Quatre années d'expériences sur et en dehors du plateau, quatre années de verres entre amis à imaginer comment refaire le monde de demain et comment vivre de notre métier dignement sans se perdre complétement, quatre années d'aventures collectives aussi, de vivre ensemble et de « Un pour tous, tous pour un ! » qui restera un adage pour notre adulescent. Quatre années passées si vite mais tellement d'envies, de faim d'aventures théâtrales en sortant de celle-ci.

Les premières années de sorties sont besogneuses mais portent peu de fruits. Du café, un peu de fromage sur du pain sont les seules choses qui tombent sous les dents de ce jeune utopiste. Loin d'abandonner, il continue et s'entoure d'autres acolytes de galère. Avec quatre autres camarades d'études, ils décident ensemble de penser une autre manière de vivre ensemble et de vivre de leur métier. Et tant cas surtout vivre ensemble au début.

La Compagnie des Camarades Tirailleurs est née. Rassemblé dans un premier temps autour de la figure de Youssou N'Dour, ils montent à la scène « La biographie nuancée et décolonisatrice de Youssou N'Dour » qu'ils créent sans argent pour les places de villages jusqu'au célèbre Théâtre des Torturés.

En dehors de cette compagnie qu'il tient à bout de bras avec ses camarades, Denver écrit, joue, met en scène et à 30 ans, on peut dire qu'il a déjà arpenté plus de planches de théâtre que nombre de ses ainés.

C'est donc avec un plaisir non-dissimulé que nous accueillons aujourd'hui dans nos murs, à la librairie Tropisme, ce grand artiste pour dédicacer son ouvrage autobiographique « Justin Dever, non je ne suis pas le dernier des dinosaures ! ». Mesdames et messieurs Justin Denver. (Applause)

Photo de Axel Cornil - Point à la ligne